Wrath of Man (Contenu en français)
Wrath of man
Jason Statham , le chauve teigneux et invincible nous revient cette année (avant de retrouver ses potes automobilistes pour le 9ème volet de Rapide et Furieux (titre canadien de vous savez quoi) qui sort ce mois ci) dans Wrath of man et retrouve pour le coup son ami Guy Ritchie,qui avait lancé sa carrière avec Lock Stock &Two Smoking Barrels, dans une relecture (plus qu’un remake) de l’excellent Le Convoyeur de Nicolas Boukhrieff avec Albert Dupontel.
Pour la petite histoire, Wrath nous raconte l’arrivée du mysterieux H parmi une équipe de convoyeurs pour desservir les banques. On découvre peu à peu que la raison de son recrutement n’est pas aussi anodine qu’il y parait et révèle peu à peu qu’il a un Hidden Agenda particulier.
Alors je dois avouer, je ne suis pas fan du cinéma de Guy Ritchie qui pour moi reste un sous tarantino sous amphétamine. Sa mise en scène nerveuse et épilep tique qui joue sur les multiples points de vue d’une même scène par ses protagonistes (au risque de rallonger inutilement ses films) font partie de sa marque de fabrique qui ne tombe pas tout le temps dans la finesse. Ça plait beaucoup à certains et en rébutent d’autres mais faut avouer que le gars a quand même un style particulier. Ce qui étonne dès le début de Wrath of man, c’est la sobriété de la mise en scène qui est très posé et qui offre au film un cachet très polar des années 70 (l’original est carrément dans ce style) tout en proposant un personnage assez interessant à suivre accompagné d’une photographie soignée et aussi une ambiance loin des Gentlemen, King Arthur etc.. Mais malheureusement les tics de Ritchie reprennent le dessus dans la deuxième partie du film qui s’éloigne carrément du materiel d’origine pour entrer dans l’univers si cher de Guy Ritchie.
Une flopée de sous intrigue qui transforme un scenario simple et bien mené en une succession de séquences extravagantes avec cette envie de surprendre le spectateur alors que ce dernier avait tout compris. Cette envie de faire cool alors qu’on pouvait faire simple tout en restant efficace est vraiment un tic qui fait que le cinéma de Ritchie ne m’attire pas du tout. Pourtant il y avait des atouts depuis le début d’offrir quelque chose à la Heat de Michael Mann mais la façon grossière d’aborder ses set pieces et en s’éloignant carrément de son intrigue principale (les meilleurs moments du film restent ceux repris de l’original de Boukhrieff) rallonge un scénario simple tout en lui donnant une complexité inutile et fait tomber l’entreprise tel un couperet.
Au final, Wrath of man n’a rien à voir avec l’original dont il s’inspire et en voulant étoffer son intrigue se perd en milieu de chemin. Ritchie s’emmêle les pinceaux en essayant de proposer un film sérieux , hard boiled et posé mais n’arrive pas à contenir ses mauvaise habitudes. Reste les premières 30 min du film qui laissaient présager du bon tout en démontrant que Wrath possédait un potentiel énorme s’il avait conservé le même rhythme. En l’état je conseillerai plutôt d’aller découvrir l’original de Nicolas Boukhrieff, Le Convoyeur, qui demeure un thriller de haut niveau et n’a rien à envier à ce remake à la sauce Ritchie qui avait quand même du potentiel mais malheureusement gaché.
5/10